Comment réagir à des abus sexuels ?

La victime d’un abus sexuel se sent très coupable de ce qu’elle a subi surtout si elle n’a pas pu se défendre ou qu’elle n’en n’a encore jamais parlé. Elle a souvent été menacée personnellement ou indirectement (“je vais faire du mal à ta soeur, à ta mère si tu parles, à cause de toi la famille va souffrir, personne ne te croira, si tu parles je te tuerais”).

Elle a peur et se sent coupable. Plus la personne qui la maltraite lui est proche, plus il lui est difficile d’en parler. Si c’est l’un de ses parents, il est normal qu’elle veuille le cacher parce qu’elle l’aime et parce qu’elle ne peut pas imaginer que son père ou sa mère lui fasse du mal, puisque le rôle des parents c’est de protéger leur enfant, pas de lui faire du mal. Peut-être aussi parce qu’elle croit que ce qu’elle subit est de sa faute et qu’elle veut protéger ses parents.

Elle a honte et peur qu’on ne la croie pas. Elle n’ose plus parler après avoir laissé faire si longtemps. Elle est comme paralysée par ce qu’elle a vécu et a du mal à y penser et encore plus à en parler.

Et pourtant parler est la seule issue pour que ça s’arrête et qu’elle puisse ensuite se sentir mieux.
Ce n’est pas à toi de protéger les adultes mais l’inverse : ce sont eux qui doivent te protéger.

Il est très important que l’on reconnaisse que tu as été victime de quelque chose d’inacceptable et de très grave. Ce que cette personne t’a fait est interdit et doit être puni par la loi. Tu dois être protégé et l’abuseur puni.

L’abuseur doit être dénoncé et jugé. C’est une épreuve pour la victime car les souvenirs remontent lorsqu’elle reparle de cet abus. Après, c’est aussi un grand soulagement de ne plus vivre dans le mensonge et la peur. Il devient alors peut-être possible d’envisager un pardon mais surtout de se reconstruire.