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Quelques groupes et lieux de conflits : les médecins

Les médecins sont la figure emblématique des conflits culturels entre sourds et entendants(Y.Delaporte, 2002, p. 96). Au vu du nombre de diplômes et d’années
d’études qu’ils ont fait, par le fait qu’ils soient considérés “experts de la surdité”,
mandatés dans divers organismes étatiques, délégués pour procurer des soins (et donc
des bienfaits), les médecins sont considérés par les sourds comme personnes “censées
être intelligentes”. Censées? Avec les années, les sourds se sont rendu compte que
finalement les médecins sont ceux qui connaissent le moins bien les sourds et sont
également considérés comme source du manque de communication qu’il existe entre
une personne sourde et ses parents. Grand nombre de sourds affirment que si leurs parents ont refusés d’entrer en communication gestuelle, c’est sur les conseils du
médecin qui leur expliquait que c’était la seule façon d’obliger leur enfant à parler.

Les médecins sont également accusés d’avoir un grand manque d’humanité lorsqu’ils
reçoivent des patients sourds. Beaucoup de médecins refusent de faire appel à des
interprètes, car ils ont la fausse croyance que cela demande deux fois plus de temps
pour se faire comprendre (Chouard, 1995, in Yves Delaporte, 2002). D’autres ne veulent pas écrire les choses aux patients sourds, car “ils n’ont pas le temps”. De fait, la plupart des sourds se font accompagner par un ami ou un membre de leur famille. Hélas, dans ces cas, le médecin ne s’adresse pour ainsi dire jamais au patient. Dans les deux tiers des cas, les diagnostics sont annoncés à l’accompagnateur, sans le consentement de la personne sourde. Soulignons que ceci est parfaitement illégal sous nos latitudes et formellement opposé à la déontologie médicale. Relevons également que de nombreux sourds préfèrent ne pas consulter de médecins et donc renoncent à leur droit aux soins afin d’éviter toute divulgation à leur propos.

Les traitements “obligatoires” ou les accouchements sont des moments de fortes
angoisses et frustrations pour les personnes sourdes, car souvent aucune information
ne leur est transmise, pas même un pousse levé pour dire “super!” et la lecture labiale
leur est inaccessible à cause des masques. Les patients sourds se doivent alors de subir
et souffrir des interventions, qui, pour certaines d’entre elles, pourraient être des moments de joies.




Source : Umiker V. (2007), L'implant cochléaire : sa divergence est-elle toujours d'actualité ? Genève: Institut d'études sociales


Quelques groupes et lieux de conflits : la famille
Quelques groupes et lieux de conflits : la politique d'intégration en milieu scolaire
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www.pisourd.ch - 28/03/2024